lundi 28 janvier 2013

L'odyssée des crotteux



Nous n'avions pas encore de nom à l'époque où nous vagabondions en arborant des airs tristes et apeurés, dans les rues de Montmorillon.
Nous allons utiliser pour notre récit nos prénoms actuels. Hélios et Hazur alias les crotteux car notre maman adoptive était horrifiée de voir de si petits êtres faire des crottes aussi terrifiantes et monstrueuses en tout : taille, fréquence et surtout
odeur !
Notre histoire débute sur une note triste et banale : abandonnés et livrés sans aucune défense dans la jungle de la vie, dès notre plus jeune âge. Pas facile d'être des animaux de compagnie. Dans notre cas nous étions de beaux chatons mâles de 2 mois à peine, issus de la même fratrie, trouvés errant dans une des rues les plus dangereuse de Montmorillon, à cause de la circulation incessante des voitures roulant à toute berzingue.
La découverte du monde des terriens fut brutale et terriblement angoissante.
Désorientés et perdus nous nous serrons les pattes pour faire face à ce cruel destin.
De nous deux Hazur est le plus timide et le plus fragile, contrairement aux apparences physiques qui laisseraient croire le contraire.
Mon frère est robuste style Rambo et moi gringalet style Mr Bean. Tous les deux nous nous adorons et sommes très complices.

Notre vie a basculé un beau jour du mois de Mai

- Hélios, on est où ? Où sont les gens chez qui nous étions ?

- Je ne sais pas Hazur, continuons à marcher, peut-être que nous allons retrouver notre maison et notre maman.

- J'ai faim Hélios, pas toi ?

- Si, mais nous sommes seuls et perdus et je ne sais pas quoi faire, et j'ai peur. Tous ces bruits et ces engins étranges qui foncent en nous frôlant me terrorisent.
Je crois bien que les bonnes étoiles nous ont oubliées Hazur.

- Hélios, rappelle les, ils n'ont pas le droit de nous oublier !

- T'es marrant Hazur, je n'ai pas leur numéro de portable ni leur email, mais ne te bile pas nous sommes ensemble et nous allons nous en sortir.

- Comment, hein ? je sens que je flippe, j'ai l'estomac tout retourné.

- Ne panique pas frérot, nous sommes des félins c'est à dire des petits fauves mignons mais féroces et nous n'allons pas baisser les pattes comme ça !
Laissons parler notre instinct de survie

- C'est quoi l'instinct de survie ?

- Mamamia, Mamamia, NON, avant que tu me le demandes ce n'est pas une chanson de ABBA que je suis en train de psalmodier.
Bon voilà, l'instinct de survie c'est une puissante énergie que chaque être vivant a au fond de lui. Si on l'écoute et si on se laisse guider par lui, on peut avoir une chance de s'en sortir pas trop mal. Exemple, lorsque nous sommes nés nous étions sourds et aveugles et notre instinct de survie nous a dirigé droit vers les mamelles de notre maman pour boire son lait sans nous tromper de route alors que nous ne connaissions pas le chemin.

- Ah, ouais c'est comme un GPS intérieur ?

- On peut voir ça comme ça

- Je suis épuisé, affamé et incapable d'avancer une patte de plus Hélios.

- Nous ne pouvons pas nous poser ici Haz, c'est trop dangereux et toute cette effervescence ne présage rien de bon, notre pourcentage de survie doit frôler le zéro, nous devons trouver un coin plus accueillant et plus tranquille rapidement.
Allez frérot juste un petit effort, je sais que tu peux le faire.

- Bon Ok, un kilomètre à pattes ça use ça use, un kilomètre à pattes ça use les coussinets, un kilomètre...

- Après une longue marche épuisante nous avons fini pas atterrir dans un square et déniché un endroit qui nous semblait calme et sécurisant.

Rencontres salvatrices

- Eh regarde, il y a 2 chatons sous ce banc, ils sont trop mignons.

- Approchons nous doucement sans les effrayer, on dirait qu'ils sont perdus et ils ont l'air d'avoir faim.

- Un peu mon n'veu, nous sommes A F F A M M E S avec Hélios

- Qu'est ce que vous êtes beaux tous les deux, nous ne pouvons pas vous laisser là, pour sûr vous ne survivriez pas longtemps.

- N'est ce pas ? nous sommes 100% d'accord !

- Nous allons vous emmener chez une très gentille dame qui s'occupe des pauvres chats abandonnés et errants, vous serez entre de bonnes mains. Elle n'habite pas très loin de là.

- Où vous voulez, nous vous suivrons sans faire d'histoire du moment qu'on nous donne à manger et qu'on nous traite bien.
Hélios ça y est , les bonnes étoiles sont avec nous Croisons les moustaches pour que cela dure.

- Vous n'êtes pas farouches, dites-donc ? Pas de doute vous avez connu des humains pour être aussi câlins et vous laisser prendre de la sorte.

Comment peut-on faire une chose pareille, abandonner des êtres aussi tendres et sans défense.

- Malheureusement, c'est possible !

- Je me demande si vous êtes de la même famille, vous ne vous ressemblez pas du tout.

- Normal, qu'on ne se ressemble pas. Les chatons peuvent être frères et avoir des pères différents

- Toi tu me fais penser à une vache bretonne avec tes couleurs noires et blanches, et toi avec tes yeux bleus, tes oreilles marron foncé et ta robe beige , tu me fais penser à un siamois ou un sacré de Birmanie.
- Vache bretonne comment ça ? je n'ai pas vraiment le même format, pour Haz je confirme : il est croisé sacré de Birmanie.
Dommage que vous ne compreniez pas la langue des chats nous aurions pu lever quelques mystères.

- Trêve de bavardage nous vous emmenons chez la dame aux chats

- Ah, mon dieu, encore des pauvres victimes de la bêtise et de la lâcheté humaine.
Vous êtes trop petits les bébés pour aller dans le refuge avec les autres chats.
Je vous donne vos bibis et ensuite, nous allons parer au plus urgent : trouver une maman d'accueil et avec un peu de chance une famille aimante et responsable pour vous adopter.

- Hélios, je me sens mieux, y a pas à dire un bon bibi et un bon dodo dans un coin confortable et mon corps redémarre. Je te remercie, tu as eu raison de persévérer. Grâce à ton optimisme à toutes épreuves les bonnes étoiles nous sourient enfin !

- La lumière peut se trouver dans les coins les plus sombres, pour la voir il est important de positiver, n'oublie jamais ça frérot.

- Notre ange gardienne a tenu sa promesse. Hélios et moi avons été recueillis pour un mois dans une grande maison où vivent et se côtoient toutes sortes d'animaux : chiens, chats, oiseaux, et même un poney. C'est une véritable arche de Noé, à la tête de laquelle une femme courageuse tient la barre. Contre vents et marées elle soulage tous les bobos physiques et psychologiques de ses infortunés petits amis de compagnie.

Grâce à elle nous avons trouvé notre merveilleuse famille adoptive : accueillante, sensible et attentive à notre bien être. En atterrissant ici nous avons gagné un grand frère : un rouquin de 14 ans auquel il ne fallait pas trop titiller les moustaches.
En fait, Il fait le méchant mais c'est juste du chiqué.
Nous avons aussi des ami(e)s de passage, ma nouvelle maman tient une pension pour chats, nous ne pouvions pas mieux tomber ! Nous avons passé nos premiers mois dans la pension avec ses occupantes ; nous avons mis une ambiance du tonnerre ou si vous préférez nous avons allumé le feu, le feu sacré de la joie et de la bonne humeur et contaminé ainsi toute la pension et ses vacancières les plus revêches. Aujourd'hui, nous sommes trop grands et n'avons plus accès à la partie pension, juste la permission de passer devant. Cela ne nous empêche pas de faire les clowns devant la porte de la chambre des vacanciers VIP ou de traîner côté jardin pour les zieuter à travers le grillage.
Nous avons aussi sympathisé avec les minets et les minettes de notre quartier, notre jardin attire comme un aimant les chats du voisinage, il savent que ce petit bout de terre est le royaume des chats. Parmi eux Clochette, une chatte devenue SDF suite au déménagements de ses maîtres. Selon son humeur, Madame vient nous rendre visite régulièrement, parfois elle s'installe même dans la maison. Notre maman l'a prise sous sa protection un jour de pâques d'où son nom Clochette.
Le seul avec qui nous avons des bisbilles est un gros persan gris et bagarreur qui se prend pour Yvan le terrible. Sa spécialité mordre les fesses de ses congénères et pénétrer dans les maisons pour chaparder croquettes et pâtés. Une vrai Canaille celui-là !
D'ailleurs, il est surnommé la Fripouille par notre maman qui ne peut s'empêcher de prendre sa défense malgré ses nombreux méfaits. selon elle s'il avait été castré il se montrerait moins belliqueux, plus gentil et resterait plus souvent chez lui. Peut-être qu'il le sera un jour.
Nous c'est fait, et en prime nous avons été pucés. Cela ne nous a pas du tout traumatisé. Fini les marquages urinaires intempestifs, et les autres comportements indésirables liés à nos hormones, cerise sur le gâteau , nous pouvons fricoter avec les minettes du quartier en toute quiétude, les chatons qui naîtrons accidentellement ne pourrons pas nous accuser d'être leur père biologique et surtout le cycle infernal des abandons et des tueries de chatons est interrompu. Plus de surpopulation de chats qui empoisonnent l'ambiance entre les voisins. A la trappe le stress, l'angoisse et la culpabilité des maîtres. La castration, la stérilisation et l'identification c'est du bénef pour tous !

Hazur et moi savourons à pleine dents et sans modération notre nouvelle vie.
Nous avons retrouvé notre confiance en l'espèce humaine grâce à cette belle chaîne de solidarité qui nous a permis de rencontrer des personnes formidables.
La beauté et l'intelligence du cœur ne laissera pas la laideur et la bêtise s'imposer même si la guerre est rude et n'est pas prête de s'achever.

Loin de nous les notes tristes du début, à nous les notes joyeuses et heureuses de la vie !

Avant de vous quitter, vous vous demandez peut-être d'où viennent nos noms : Hazur et Hélios.
2012 était l'année des H et comme la situation météorologique était tristoune, notre maman, pour conjurer le sort, a décidé de nommer mon frère Hazur avec donc un H, ses yeux bleus sont aussi pour quelque chose dans son choix. Quant à moi elle m'a nommé Hélios en référence au dieu du soleil dans la mythologie grecque. Par pitié ne me confondez pas avec Apollon qui lui représente la lumière.

Voilà vous savez à peu près tout de notre incroyable Odyssée qui s'est achevée à Nouaillé-Maupertuis, c'est à dire le mauvais chemin, nommé ainsi suite à la défaite du roi de France Jean Le Bon au 14è siècle face au Prince Noir, un anglais bien sûr. Contrairement à Jean le Bon pour nous le mauvais chemin est synonyme de victoire sur l'injustice et du bonheur absolu appelé le NIRVANA chez les bouddhistes.


Hélios et Hazur alias les Crotteux heureux.





Nos premier jours à Nouaillé-Maupertuis, nous sommes à croquer non !?




Moi Hélios



Moi Hazur




Encore timides mais curieux et joueurs















Plongés dans les bras de Morphée















Nous quelques mois plus tard







Malgré les beaux coussins moelleux nous adorons dormir sur les vielles serpillières


Nous ne sommes vraiment pas difficile !




Sur notre arbre








Réunion présidée par Noisette

Clochette nous zieute à travers la véranda







Notre grand frère Noisette

14 ans au compteur







ce coin là c'est son COIN. Cette maisonnette c'est SA maisonnette. Poser notre patte même pas en rêve !




Nous nous contentons des autres coins qu'il daigne nous laisser. Voyez comme cela nous traumatise !






mercredi 2 janvier 2013

Vacances de fin d'année à la pension des Chats Pertuis près de Poitiers



Pour mes vacances de fin d'année, mes parents m'ont trouvé une petite pension charmante et accueillante, à voir et à tester...

Je suis arrivée à la pension tôt le matin, accompagnée comme il se doit par les membres de ma famille : papa et tonton.

La séparation s'est faite sans cri ni larme, mais pas sans angoisses !



Mon premier contact avec Agata et Chaton ne s'est pas trop mal passé.

Agata n'a pas grogné et m'a gentiment laissé m'installer à côté d'elle, quant à Chaton, elle a voulu faire sa cheftaine en voyant une petite crevette grise venir encombrer son horizon, ce qui a déclenché une rébellion de ma part.

Du gentil petit chat tout doux et paisible je me suis transformée en un petit fauve belliqueux.



C'est pas croyable ! Je suis peut-être la petite nouvelle, mais j'ai les mêmes droits et je ne laisserais aucun matou m'intimider, même pas une grosse chatte revêche.

Après ces petites altercations nous avons fait la paix et fumé de l'herbe. Je rigole, nous avons humé et mangé nos herbes, pas celles pour les humains mais celles spécialement cultivées pour nous les chats, et je suis sûre que certains humains sont jaloux car les nôtres sont légales, elles, et ont les mêmes effets que les leurs.

J'avoue je suis devenue accroc, à mon retour à la maison je veux les mêmes, je pense que je n'aurais aucun mal à convaincre mes parents de m'en planter un peu.



Le lendemain soir, je me suis retrouvée seule, les filles sont reparties chez elles, à moi la conquête du territoire inexploré.

Je m'en suis donnée à cœur joie, reniflant les coins et les recoins en mettant bien mes odeurs partout, testant tous les jouets qui roulent, qui volent et qui virevoltent. C'était vraiment très grisant. Débordante d'énergie je répondais à toutes les sollicitations de mon hôtesse.

Je courais, je sautais et faisais des super glissades et dérapages, cela m'a fait un bien fou !

Oublié les angoisses, la terreur de l'inconnu et des inconnus, je me sens comme un poisson dans l'eau. Sauf que les crotteux ont décidé de jouer aux troubles fêtes, jaloux comme des poux et dragueurs à leurs heures ils venaient me narguer derrière la porte de ma chambre,ce qui m'agaçais au plus haut point. Nos relations se sont pacifiées avec mes sorties dans le jardin, où j'ai pu les voir de près et les sentir, et franchement ils sont plutôt mignons et bonne pâte.



Ah, j'allais oublié de vous raconter une super découverte, tout le monde sait que les chats et en particuliers les jeunes adorent jouer mais aussi se reposer, et dans ma chambre il y a un petit arbre vert qui est magique, si si c'est vrai, il rend tout les chats Zen, moi y compris, je vous le jure, parole de chat !



Je kif grave cette pension des Chats Pertuis car elle est magique !



La seule chose moins magique, c'était la chatière, pas mon truc cette porte qui se referme bruyamment j'ai l'impression qu'elle va avaler mon derrière.



Hermione la Sauvageonne